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Une pensée archipélique

ÉDOUARD GLISSANT

Là, l'Etre frémit, mais pour nous, et en être-comme-étant. Il nous faut nous habituer à cet abord, que l'absolu de l'Etre valait de se trouver continental, la force continentale enseignait à sublimer, lamasse des monts portait à cette sublimation (mais que là, aujourd'hui, les continents s'archipélisent, se créolisent : ils rejoignent l'unique de leurs éclatements) que les variations de la Relation grandissent avec ces archipels, que la connaissance est errante bien plus qu'universelle, qu'elle procède littéralement de lieu en lieu, (que ces lieux de la connaissance-en-relation se découvrent entre eux au fur et à mesure, coupant à l'oeuvre des conquêtes) : qu'elle, la connaissance, se renforce et se libère, (diversifiée intensément), d'aller ainsi.

Traité du Tout-monde


L'errance, c'est cela même qui nous permet de nous fixer. De quitter ces leçons de choses que nous sommes si enclins à semoncer, d'abdiquer ce ton de sentence où nous compasons nos doutes - moi le tout premier - ou nos déclamations, et de dériver enfin.

Dériver à quoi ? A la fixité du mouvement du Tout-monde. A ces marelles, tragiques, endiablées, sages ou bienheureuses, à quoi nous jouons et dont les horizons ne forment pas les lignes.


L'errance nous donne de nous amarrer à cette dérive qui n'égare pas.


La pensée de l'errance détourne l'imaginaire, nous projette loin de cette grotte en prison où nous étions tassés, qui est la cale ou la caye de la soi-disant puissante unicité. Nous sommes plus grands, de toutes les variances du monde ! De son absurdité, où j'imagine pourtant.


Alors, portant les yeux partout alentour, nous ne constatons que désastre. L'impossible, le déni. Mais cette mer qui explose, la Caraïbe, et toutes les îles du monde, sont créoles, imprévisibles. Et tous les continents, dont les côtes sont incalculables.


Quel est ce voyage, qui serre sa fin en lui-même ? Qui bute dans une fin ?


L'étant ni l'errance n'ont de terme, le changement est leur permanence, ho ! - Ils continuent.





  

Philosophie de la Relation


La pensée de l'errance n'est âs l'éperdue pensée de la dispersion mais celle de nos ralliements non prétendus d'avance, par quoi nous migrons des absolus de l'Etre aux variations de la Relation, où se révèle l'être-comme-étant, l'indisctinction de l'essence et de la substance, de la démesure et du mouvement. L'errance n'est pas l'exploratrion, coloniale ou non, ni l'abandon à des errements. Elle sait être immobile, et emporter.


Le monde, immédiatement inconnu.


Par la pensée de l'errance nous refusons les racines uniques et qui tuent autour d'elles : la pensée de l'errance est celle des enracinnements solidaires et des racines en rhizome. Contre les maladies de l'identité racine unique, elle est et reste le conducteur infini de l'identité en relation. L'errance est le lieu de la répétition, quand celle-ci aménage les infimes (infinies) variations qui chaque fois distinguent cette même répétition comme un moment de la connaissance. Les poètes et les conteurs se donnent instinctivement à cet art délicat du listage (par variations accumulées), qui nous fait voir que la répétition n'est pas un inutile doublement.


Si l'errance est ainsi constitutive de la Relation, elle a affaire avec la philosophie, avec la philosophie de la Relation, qui serait non seulement un art de l'errance mais à la lettre une philosophie errante, dont les pôles et les points d'échange se déplaceraient sans cesse.







  

ARCHIPEL

C'est en quelque sorte la modalité d'une présence au monde que représente chez Glissant le motif de l'errance, qui fonde une pensée, comme il le dit dans son dernier essai, Philosophie de la Relation (2009). En tant que modalité, elle met en oeuvre la Relation elle-même, par une présence disponible et ouverte, un parcours du monde qui ne répond à aucun itinéraire préconçu, et qui demeure perméable aux imprévus. La notion est, on le comprendra aisément quant à l'évolution de la pensée de l'écrivain, mobilisée très fortement avec le tournant des années quatre-vingt dix et ses grands repères de Poétique de la Relation et du Traité du Tout-monde. Présence poétique aux choses, donnée comme horizon d'ouverture, pour tout un chacun.

  

ERRANCE                                           

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Une pensée

archipélique

ÉDOUARD

GLISSANT


  

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